La gratitude a un pouvoir. Elle nous permet de regarder au-delà des circonstances, de sortir de notre zone de confort. D’ailleurs, Eric Célérier disait ceci « le feu de l’épreuve libère le meilleur qui sommeille en nous ». Combien de personnes ont fait des exploits suite à de grands challenges, de grandes épreuves qu’elles ont traversées ? Combien de grandes réalisations ont été accomplies suite aux défis multiples qui se présentaient à elles ? Combien de talents et dons ont été révélés suite aux problèmes rencontrés sur le chemin de la vie ? L’exemple de Nelson Mandela, de Martin Luther King, Jeanne Chauvin, Gisèle Halimi, Hudson Taylor, pour ne citer que ceux-là, le démontrent. Sans oublier toutes ces personnes inconnues, veuves, orphelins, dans les campagnes comme dans les villes, qui sont devenues des battants, des entrepreneurs, des personnes qui enrichissent la vie des autres, suite à leurs expériences douloureuses…

En dépit des difficultés de la vie, voir le verre à moitié plein, nous permet de nourrir notre esprit de pensées positives, et d’empêcher le pessimisme d’intoxiquer notre bien-être et notre évolution. Ainsi, à voir les vertus de la gratitude, je ne saurai rester en marge de ce qu’elle apporte ! Ma vie n’a pas toujours été un long fleuve de douleurs, de tristesses. Surtout l’année 2019, où j’ai pu bénéficier de faveurs inimaginées. D’abord, mon projet de journal juridique que je nourrissais en réflexion depuis 2012 s’était enfin concrétisé par la création du blog. Ensuite, le prix coup de cœur de l’association Mys’TIC au concours de blogging en mars 2019 m’a valu un voyage d’études de 10 jours à Paris en septembre 2019. Aussi, j’ai été bénéficiaire d’une bourse pour le Master 2 en décembre 2019. De même, ce fût un plaisir pour moi, d’avoir été co-bénéficiaire avec quatre (04) autres jeunes femmes du 1er prix aux UEDH ( Universités d’été des droits Humains organisées par le Centre d’informations et de formation en Droits humains en Afrique CiFDHA), pour le projet E-tisserands que nous avions ensembles peaufinés en octobre 2019 ! Sans oubier les formations auxquelles j’ai pu participer à Ouagadougou en février 2020 et ensuite à Bamako dans le même mois. Également, la santé, le fait d’être en vie et de ne pas manquer de moyens de subsistance ne sont pas « rien ». Il y a lieu d’être reconnaissant au Créateur, mais aussi à ces personnes par lesquelles je les ai obtenues !

Le voyage à Paris m’avait fait énormément de bien, en dépit du fait que je partais dans des circonstances assez particulières. En effet, lorsque nous étions en plein préparatifs du voyage, mon père fit un Accident Cardio-Vasculaire (AVC) le 08 juillet 2020, et resta paralysé jusqu’au 28 juillet 2020, jour de son décès. Beaucoup de choses avaient changé… Les émotions étaient indescriptibles, les sentiments mitigés, la peur et le mal-être intérieur étaient des compagnons quotidiens.

Mais, les procédures d’émigrations temporaires déjà entamées, plus question de faire marche arrière. C’était une expérience première pour moi et des opportunités d’avenir peut être uniques à saisir. Choses que mon père voulait bien évidemment pour moi. Il était un homme bienveillant (un article parlera de lui très prochainement 😊). Je décidai donc d’aller jusqu’au bout, en accomplissant toutes les formalités du voyage qui relevaient de ma responsabilité. Il s’agissait de rédiger nos projets individuels (tâche à laquelle toutes les lauréates du concours devaient s’appliquer), écrit sur la base duquel nous devrions être financés pour ce voyage d’études. Par la grâce de Dieu, mon projet ayant été retenu et approuvé, il fallait passer à une autre étape : remplir certains formulaires, scanner certains documents administratifs, s’établir un passeport (pour celles qui n’en avaient pas) et enfin affronter la procédure redoutée du visa.

Fort heureusement, la providence divine nous avait souris, nous obtenons nos visas deux (02) jours avant le départ prévu le jeudi 12 septembre 2019.

Très vite, l’engouement diminua, car, comme si le malheur voulait élire domicile chez moi, nous (La présidente de l’association qui pilotait la mission d’étude, la première lauréate et moi) ratâmes ce vol. Nous retournâmes à nos domiciles respectifs cette nuit-là tristes, après avoir été bien sermonnées. Très tôt le lendemain, il nous fallait vite obtenir une reprogrammation de vol pour le lendemain, et cela à coût de pénalités qui nous incombaient. Eh Oui, notre part de responsabilité était engagée, nous devrions l’assumer. Comment en tant que bénéficiaire d’un voyage d’études à Paris, entièrement pris en charge à l’aller comme au retour, nous nous permettons (les lauréates), d’arriver en retard à l’aéroport ? Ce fût une belle leçon personnelle pour moi, et une “pilule“ très amère à avaler eu égard à tout ce par quoi je passais. Je me demandais à un moment, si je n’avais pas un problème🙄. Cette question, je suis sûre que vous vous l’êtes déjà posée au moins une fois dans votre vie, face à une avalanche de situations douloureuses que vous assaillaient…

En tout cas, ma nuit fut glacée et longue ! Vendredi matin à 07h00, nous étions déjà devant les locaux de la compagnie de transport aérienne pour trouver une solution. Après échanges, nous avions obtenu un vol de reprogrammation pour le même soir à 22h50. Ouf, les choses sont rentrées dans l’ordre ! Autour de 18h 30, j’étais déjà dans la cour de l’aéroport entrain de trimballer ma valise pour rejoindre le contrôle de police. Je ne voulais pas que le scénario de la veille se reproduise, pour ce faire, j’avais pris mes dispositions.

Assise dans le hall d’attente de l’aéroport, j’attendais la présidente et la première lauréate, qui n’ont pas tardé à arriver. Avant, je fus aidée à remplir la carte d’embarquement par Valérie, la petite sœur de la présidente, qui étais présente pour nous tenir compagnie. Tout le monde au complet, nous rentrâmes dans la salle d’enregistrement pour les formalités de police, de santé et de douanes. Autour de 22h10, nous étions dans la salle d’embarquement. Je fis un avant dernier appel à la maison pour rassurer les parents que cette fois ci, le voyage aurait lieu.

A 22h55 après toutes les mesures de sécurité présentées par l’équipage, et observées par nous, l’avion décolla pour un vol direct à Paris, sans escale. Dans mon for intérieur, j’avais un sentiment de reconnaissance et d’encouragement à davantage persévérer dans tout ce que j’entreprendrais dans le futur. Car, cette décision de participer de concours de blogging Mys’TIC Blog Awards 2019, avait été l’une des meilleures décisions de ma vie, elle m’avait emmenée à une autre dimension. Or, des difficultés dès le début du concours, j’en ai eu. Eh oui, les difficultés, et moi, nous avons fait bon ménage, et comme on le dit « la vie n’est pas un parchemin de ligne droite, jonchée que de bonheurs et de pétales de roses ».

Le voyage fut agréable, paisible et sans incidents majeurs. Vers 06h00, nous atterrîmes à l’aérogare 2 terminal E de l’aéroport Charles de Gaulles. Je sentis la différence de climat, la fraicheur glaciale de Paris… Après avoir cherché nos valises, un taximan s’est prêté volontiers à nous conduire à l’Hôtel où nous devrions passer une première partie de notre séjour. Je découvrais avec admiration au travers des vitres de la voiture, le paysage ou plutôt la configuration de la ville : circulation dense, propriété, bonne architecture furent mes premières impressions.

Arrivées à l’hôtel autour de 08h, et nous, ne pouvant accéder à nos chambres d’hôtels qu’à partir de 11h, il nous fallait mettre à profit ces 03h. La présidente appela la chargée de communication de l’association Mys’TIC, Magalie, qui elle réside en France depuis plus de trois ans, afin de nous retrouver chez elle. Nous devrions participer à une première conférence sur l’Afro descendance. Nous voici déjà dans la routine de bons nombres de parisiens : la course aux métros, l’orientation parfois complexe, pour nous. Comme il faut un début à tout, j’ai appris. Parfois, avec beaucoup d’erreurs, par exemple, j’ai eu à rater une formation importante à laquelle je devais participer, parce que je n’ai pas pu retrouver la situation géographique. J’en fus désolée. Néanmoins, de façon générale, le séjour se passa très bien, et ce voyage m’avait été d’un grand apport en termes d’apprentissages et de connaissances acquises, malgré le visage tendu, fatigué et angoissé qui se présentait sur les photos. Ce voyage m’a beaucoup galvanisé !
Tout cela n’aurait pas été possible, sans la bravoure de deux personnes principalement : Noélie KOURAOGO et Magalie Sawadogo. Des préparatifs du concours en passant par ceux du voyage, ces jeunes dames se sont dévouées non seulement pour la réussite du concours, mais aussi pour nous, lauréates. Nuits blanches, rédaction de documents, négociation des partenariats, elles ont fourni d’énormes sacrifices. Et cela, je le leur suis beaucoup reconnaissante.

Mais qui sont-elles ? Cette question sera répondue dans la suite de ce chapitre. A bientôt !

OLIDI

Crédit photo: Pixabay ( image mise en avant) et capture personnelle de la ville (image insérée dans le texte).

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