Située non loin de l’église Saint-Eustache, dans les caves voûtées de l’Hôtel de la Porte, cette demeure du XVIIe (17ième) siècle, qui a conservé le nom de son propriétaire du temps de Louis XIV, est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques. Restaurée en 1980-1981, elle a gardé son beau décor en façade et présente à l’intérieur un vestibule[1] sculpté, puis un escalier en pierre et en bois d’une exceptionnelle qualité.

Bâtiment acheté en 1979 par le Barreau de Paris, et après plus de deux ans de travaux, le Musée a pu s’installer en 1983 dans les sous-sols. Depuis plus de six (06) ans, il a pour conservateur[2] Me Emmanuel Pierrat, avocat à la Cour et ancien membre du Conseil de l’Ordre.

N’ouvrant ses portes uniquement que sur réservation préalable, le Musée se visite pour une durée d’1h30 environ et par groupe de (10 personnes minimum, 25 maximum), à des tarifs prédéfinis[3]. Mais, à l’occasion de la 36ième édition des Journées Européennes du Patrimoine[4] qui se sont tenues les 21 et 22 septembre 2019, il a ouvert gratuitement ses portes au public pour découvrir ses œuvres d’art, documents originaux (manuscrits ou imprimés) faisant revivre par ces textes et les images, plusieurs siècles d’Histoires des avocats du barreau de Paris et du Palais de Justice d’autrefois, de l’Ancien Régime à nos jours, ainsi que les procès révolutionnaires (Louis XVI, Marie-Antoinette…).

Découvrir le contenu de ce Musée fut impressionnant pour nous[5], et moi particulièrement car étant une grande passionnée du Droit. Il met en valeur les destins d’exception d’avocats qui jouèrent les premiers rôles sur la scène politique comme Léon Gambetta et Raymond Poincaré.

De même, il rappelle les célèbres épisodes de l’histoire judiciaire française, au premier rang desquels figure l’affaire Dreyfus et le procès de Zola à la suite du célèbre « j’accuse ! » [6].

Lors de cette petite balade, d’autres procès ont été évoqués, dont : Ney, Cambronne, Madame Caillaux, Charlotte Corday (coupable de l’assassinat de Marat), Villain (l’assassin de Jaurès) ou Stavisky. Ce dernier avait monté une escroquerie monumentale à partir du Crédit municipal de Babylone ; le procès qui en est résulté a été suivi par le peintre Pierre de BELAY, dont la veuve a donné à l’Ordre près de 300 dessins et peintures permettant d’évoquer le monde judiciaire des années 1930.

Les photographies, enregistrements sonores et visuelles étant interdites, nous nous sommes contentées d’écouter les récits très bien détaillés par le guide du Musée.

Par ailleurs, des vitrines du Musée présentaient les lettres d’adieu d’avocats tragiquement disparus pendant la Deuxième Guerre mondiale, la Résistance au Palais durant l’Occupation et les notes de plaidoiries de Jacques Isorni pour la défense de Robert Brasillach puis du Maréchal Pétain. Aussi, l’une des originalités du Musée réside dans une riche collection de notes de plaidoiries, qui permettent de voir comment travaillaient les avocats depuis Chauveau-Lagarde (défenseur de Marie-Antoinette) jusqu’à Jacques Isorni.

Il aussi été fait cas, des premières femmes du monde juridique et judiciaire, dont Samiza Bilcescu (1867-1935, première femme a être admise à la faculté de Droit de Paris, et ayant obtenu sa licence en Droit le 17 juin 1887 avant de soutenir sa thèse le 12 juin 1890 sur le thème : la condition légale de la mère), et Jeanne Chauvin, première femme avocate à plaider dans les tribunaux.

Au sortir de notre découverte, Mme Kouraogo Noélie et moi, avions acheté quelques documents, afin d’assouvir notre soif de découverte. En tout cas, ce fut une belle matinée que j’ai personnellement vécu. De cette visite, nait une idée géniale pour mes abonnés et lecteurs, qui sera bientôt mise à votre disposition!

A bientôt pour la suite, car notre agenda de ce voyage d’étude est bien chargé….

 

Crédit Photos : site du Musée du barreau de Paris.

OLIDI

[1] Pièce d’entrée d’une maison, d’un édifice, d’un appartement.

[2] C’est une personne qui administre et organise le musée.

[3] 10 personnes : 150 Euro ; 11-15 personnes : 170 Euro ; 16-20 personnes : 200 Euro ; 21-25 personnes 225 Euro. Et le règlement se fait par chèque à l’Ordre des Avocats de Paris.

[4] Manifestations nationales annuelles qui mettent à l’honneur les lieux de divertissement, culturel, religieux, hospitalier, judiciaire, scolaire, militaire, urbain, rural, industriel, naturel.

[5] La délégation de Mys’TIC Burkina partie en voyage d’étude à Paris, accompagnée de Magalie Sawadogo la chargée de communication de ladite association qui vit à Paris depuis 2014.

[6] Avec la correspondance et les notes de travail de Fernand Labori, qui fut avocat des deux hommes.

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